Noah Scott
Les recherches épidémiologiques montrent un lien étroit entre les lésions rénales aiguës ou chroniques et les tumeurs rénales. Cependant, il n’est pas clair si ces associations sont liées de manière causale et dans quelle direction. Les données de la recherche fondamentale et clinique apportent désormais un éclairage sur cette question, ce qui nous incite à proposer un nouveau concept physiopathologique ayant des implications immédiates pour la prise en charge des patients atteints d’insuffisance rénale et de tumeurs rénales. Comme paradigme central, cette revue propose que les mécanismes de lésion et de réparation rénales qui sont actifs non seulement pendant les lésions rénales aiguës mais aussi pendant les maladies rénales chroniques soient des déclencheurs de lésions de l’ADN, favorisant l’expansion de clones de cellules (pré-)malignes. Nous discutons de la relation entre les différents types de tumeurs rénales et les progéniteurs rénaux sur des sites spécifiques de lésion et les mutations germinales ou somatiques dans des voies de signalisation distinctes, car les progéniteurs rénaux ont été identifiés comme la cellule d’origine de plusieurs tumeurs rénales bénignes et malignes par différentes études. Nous montrons comment les facteurs de risque connus du cancer du rein sont en fait des facteurs de risque de lésion rénale, qui est une cause en amont du cancer. Enfin, nous proposons un nouveau rôle pour les néphrologues dans le traitement du cancer du rein (c’est-à-dire la prévention primaire et secondaire et le traitement des lésions rénales pour réduire l’incidence, la prévalence et la récidive du cancer du rein).