Afkar Awad Morgan Mohamad et Elfatih Mohamed Malik
Contexte : Le diabète sucré est en train de devenir un problème de santé publique dans le monde entier. Le pied septique diabétique (PSD) est l'une des nombreuses complications du diabète. Il constitue ainsi un fardeau socioéconomique pour la communauté et le système de santé. En raison de la rareté des ressources et d'une formation inadéquate, les services fournis aux patients atteints de PSD ne sont pas optimaux, en particulier dans les pays en développement.
Objectif : Cette étude a été conçue pour évaluer les services fournis aux patients DSF fréquentant les centres de santé familiale référés pour le pansement des plaies dans la localité d'Omdurman, d'avril à mai 2016. Les objectifs spécifiques comprennent l'évaluation de l'infrastructure du service, l'étude du processus de prestation du service aux patients et bien sûr la satisfaction des patients vis-à-vis du service fourni.
Méthodologie : Une étude transversale observationnelle a été menée dans tous les centres de santé familiale d'Omdurman. Des listes de contrôle et des questionnaires structurés ont été élaborés en observant la pratique des prestataires de soins de santé et en proposant une approche face à face lors des entretiens avec les patients. Une analyse statistique des résultats a été réalisée à l'aide de SPSS.
Résultats : Les outils, équipements et instruments nécessaires étaient disponibles dans les 19 centres, mais on signale l'absence de source lumineuse monofilament, de diapasons et d'échographie Doppler. Les directives et protocoles pour les soins des pieds manquaient dans tous les centres. Alors que seulement 2 médecins étaient formés, pas une seule infirmière du personnel n'était formellement formée. La plupart des centres proposent des examens de laboratoire généraux mais n'ont pas équipé le test HbA1C. L'étude a révélé que 141 (90,3 %) des patients n'ont pas été évalués pour une neuropathie ou une vascularisation, environ 258 patients (96,3 %) ont été orientés vers d'autres hôpitaux pour des soins supplémentaires et environ 192 patients (61,6 %) n'ont pas été conseillés en ce qui concerne les chaussures adaptées, chez 167 patients (63,1 %) les infirmières ont mal débridement leurs plaies et environ 163 patients (60,8 %) ont reçu une mauvaise formation en soins des pieds de la part des infirmières. Presque tous les patients (99 %) se sont vu prescrire des antibiotiques sans culture ni test de sensibilité. Malgré cela, 97 % des patients ont rapporté des résultats très satisfaisants des services.
Conclusion : Les services fournis aux patients diabétiques atteints de pied septique dans les centres de santé familiaux ne sont pas optimaux. Il est fortement recommandé de déployer des efforts pour améliorer la situation. Cela peut être obtenu en fournissant les tests, l'équipement et les instruments nécessaires pour le bilan, en élaborant et en distribuant des protocoles et des lignes directrices aux professionnels de santé, en formant les professionnels de santé et enfin en fournissant une éducation sur les soins des pieds à tous les patients à risque.